Dès 1968, les textes et les mots ont été pour moi des textures que j’intégrais dans mes tableaux et aquarelles, à l’époque c’était surtout l’effet graphique du texte que je recherchais. Depuis maintenant près de 50 ans que j’intègre des textes signifiants dans mes tableaux. Étant gestuel dans l’acte de création, ces insertions de textes me donnent la texture recherchée. Le texte a souvent orienté ma palette de couleurs et la direction que je prenais dans l’abstraction qui naissait sur mon pinceau.
Début 1970, je travaille avec des bonbonnes d’aérosol de couleur transparente, je travaille sur des surfaces rigides de grand format en utilisant un procédé de réserve pour arriver à mes fins.
Tout ce cheminement m’a amené finalement à vouloir faire un tableau en m’inspirant de l’oeuvre d’un poète, ce poète étant Léo Ferré. Les textes font partie intégrante de mon cheminement artistique, même en sculpture je ne peux m’empêcher d’y voir des textes appuyés la sculpture dans son intégrité. La porte est grande ouverte pour un projet d’envergure, cette fois-ci avec un poète québécois tel que Gaston Miron ou encore Michèle Lalonde avec son « speak white » qui a marqué toute une génération.